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La filière Staps, toujours prisée sur Parcoursup, laboratoire des pédagogies innovantes

Devant son ordinateur, Thomas Loiseau met la dernière main aux fonctionnalités de son application de musculation. « Les machines de musculation auront des QR codes, explique-t-il. En les flashant, les élèves auront accès à des informations, par exemple sur la bonne utilisation de chaque appareil. » Cet étudiant en deuxième année de master « métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » (MEEF), parcours éducation physique et sportive (EPS), à l’université Paris-Nanterre, a passé plusieurs mois à élaborer son appli, à la demande de Josselin Duchemin, professeur d’EPS en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). L’application permet de calculer directement les poids à utiliser et le nombre de répétitions à effectuer, en fonction de ses performances. Thomas l’a pensée pour la classe de 1re du lycée Alain, au Vésinet (Yvelines), dont il a la charge pendant son stage obligatoire pour valider son master : « Le but, c’est de gagner du temps sur la séance. Que les élèves soient au maximum autonomes. »
En trois ans, Josselin Duchemin a modifié le cours d’informatique, désormais axé sur l’usage du numérique dans l’enseignement. Ce vendredi matin de décembre, par petits groupes, les étudiants découvrent de nouvelles applications, réfléchissent aux façons de les utiliser lors de leurs futures séances pédagogiques, avant de les tester au gymnase. Une partie des étudiants entame un match de basket, pendant que, sur leurs smartphones, les observateurs notent : nombre de tirs, de ballons perdus… A la fin, l’application affiche les statistiques, ce qui donne des pistes de progression. En favorisant l’interactivité, l’usage du numérique peut avoir « un côté motivant » pour les élèves, confie Samy Abdelmoumeni, étudiant en M2 MEEF.
La filière Staps est l’une des plus demandées parmi les licences proposées sur Parcousup, avec plus de 10 000 vœux formulés en 2023. Dans certains établissements, le taux d’admission est à peine de 15 %. Entre un tiers et la moitié des élus seulement arriveront au bout de la licence en trois ans. Ce taux d’échec peut s’expliquer en partie par une certaine méconnaissance de l’exigence de la filière, qui comporte des disciplines sportives, mais aussi scientifiques ou relevant des sciences sociales. Hugues Rolan, directeur de l’UFR Staps Sorbonne-Paris-Nord, y voit aussi une conséquence de l’explosion du nombre d’étudiants. A Bobigny, la filière Staps en accueille plus de 1 300 en première année, les amphis rassemblent jusqu’à 450 personnes. « Le public change », constate-t-il, notamment depuis l’épidémie de Covid-19. Il devient plus difficile à capter, « avec moins d’habitudes de travail », ce qui implique de « trouver des astuces pour dynamiser les cours ».
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